Parc de Chandonzet : Laboratoire de Sculptures Monumentales en Drôme des Collines

Découvrez le Parc de Chandonzet à Épinouze : parcours de sculptures monumentales de 4,5 km en Drôme. Œuvres de Gérald Martinand, Malka, Brousseaud-Bresson. Performances live, installations permanentes. Galerie à ciel ouvert gratuite, accessible 24h/24.

Un parcours de 4,5 km où la sculpture contemporaine investit le paysage

Dans le Nord de la Drôme, à Épinouze, le Parc de Chandonzet s’affirme comme un territoire d’expérimentation artistique à ciel ouvert. Depuis 2021, le « Chemin Martinand » – parcours de 4,5 km reliant le village au parc de 2,5 hectares – déploie une collection permanente et évolutive de sculptures monumentales. Entre le canal de l’Hermitage et la rivière Oron, ce site gratuit et accessible 24h/24 transforme la promenade en expérience plastique, où chaque œuvre dialogue avec les éléments naturels : l’eau, les arbres centenaires, la lumière changeante des saisons.

Découvrez le Parc de Chandonzet à Épinouze : parcours de sculptures monumentales de 4,5 km en Drôme. Œuvres de Gérald Martinand, Malka, Brousseaud-Bresson. Performances live, installations permanentes. Galerie à ciel ouvert gratuite, accessible 24h/24.

L’édition 2025 du FestiValD’Or (1er juillet – 12 octobre) marque un tournant dans l’histoire du parc, avec des performances live, des installations éphémères et l’enrichissement significatif de la collection permanente. Focus sur les artistes qui façonnent cette galerie végétale.

Gérald Martinand (1937-2025) : La Figure Tutélaire
Gérald Martinand (1937-2025) : La Figure Tutélaire

Gérald Martinand (1937-2025) : La Figure Tutélaire

Le Chemin de Sculptures porte le nom de Gérald Martinand pour une raison essentielle : son œuvre structure l’identité artistique du parc. Sculpteur prolifique disparu en 2025, Martinand a développé tout au long de sa carrière une recherche sur la matière brute – bois, pierre, métaux – et sur les formes organiques. Ses pièces, souvent monumentales, explorent la tension entre archaïsme et modernité, entre figuration suggérée et abstraction géométrique.

Au Parc de Chandonzet, plusieurs œuvres de Martinand jalonnent le parcours, instaurant un dialogue permanent entre sculpture et environnement. Son travail du bois – troncs évidés, assemblages verticaux – évoque des totems contemporains, tandis que ses interventions sur pierre locale créent des points d’ancrage tellurique. La diversité de son corpus – du monumental à l’intime – fait de Martinand le passeur idéal pour initier le public à la sculpture in situ.

Site officiel : gerald-martinard.com


Découvrez le Parc de Chandonzet à Épinouze : parcours de sculptures monumentales de 4,5 km en Drôme. Œuvres de Gérald Martinand, Malka, Brousseaud-Bresson. Performances live, installations permanentes. Galerie à ciel ouvert gratuite, accessible 24h/24.
Bétina, Romain et « la bête »

Les Performances Live 2025 : Création en Temps Réel

Bétina Brousseaud & Romain Bresson : « La Bête Humaine » (15-21 septembre 2025)

Le duo Brousseaud-Bresson a réalisé sous les yeux du public une œuvre emblématique : « La Bête Humaine », assemblage monumental de bois flotté et de métal. Cette performance de sept jours a transformé le parc en atelier ouvert, où les visiteurs ont pu observer l’émergence progressive de la forme.

Bétina Brousseaud travaille sur la récupération et la transformation de matériaux naturels. Le bois flotté, sculpté par l’eau et le temps, constitue sa matière première privilégiée. Ses assemblages questionnent les cycles de dégradation et de renaissance, dans une esthétique qui emprunte autant à l’art brut qu’aux traditions chamaniques.

Romain Bresson, formé à la métallurgie d’art, apporte la dimension structurelle et la tension des matériaux industriels. Ses insertions métalliques dans le bois créent des lignes de force, des armatures qui contredisent ou prolongent les courbes organiques. Le dialogue entre les deux artistes produit des œuvres hybrides, où nature et culture s’interpénètrent.

« La Bête Humaine » incarne cette recherche : forme animale ou anthropomorphe indécise, elle évoque les pulsions primitives, la mémoire archéologique enfouie dans la matière même. L’œuvre reste visible de manière permanente dans le parc.


Jean-Jacques Wambst & Bernard Nimal : Sculpture en Acier, Béton et Résine (22-27 septembre 2025)

Second temps fort de septembre 2025, la performance de Wambst et Nimal a exploré d’autres territoires matériels : l’acier industriel, le béton brut, la résine translucide.

Jean-Jacques Wambst développe depuis les années 1990 une sculpture architecturale, où les structures métalliques dessinent des volumes géométriques complexes. Influencé par le constructivisme et le minimalisme américain, son travail interroge l’équilibre, le poids apparent, les jeux de pleins et de vides. Ses pièces monumentales requièrent une maîtrise technique pointue – soudure, découpe laser, calculs de résistance.

Bernard Nimal, spécialiste des matériaux composites, intervient sur la dimension sensorielle et chromatique. Le béton, qu’il teinte et texture, dialogue avec la résine qu’il coule en nappes translucides ou en inclusions opaques. Cette alchimie matérielle crée des effets de stratification, de transparence partielle, jouant avec la lumière naturelle du parc.

Leur création commune au Parc de Chandonzet – titre non communiqué – s’impose comme une installation pérenne qui contraste avec les formes organiques environnantes. L’acier Corten, qui développera sa patine rouille au fil des saisons, ancre l’œuvre dans la temporalité longue.


Les Artistes de la Collection Permanente

Malka Sculpture
Malka Sculpture

Malka Sculpture : Poétique du Métal

Malka (pseudonyme professionnel) explore les possibilités expressives du métal découpé, plié, assemblé. Ses silhouettes, souvent figuratives mais stylisées à l’extrême, évoquent des personnages en mouvement, des danses figées. Au Parc de Chandonzet, son installation joue avec les ombres portées : selon l’heure et la saison, l’œuvre se démultiplie au sol, créant une chorégraphie graphique éphémère.

Le travail de Malka s’inscrit dans une filiation avec l’expressionnisme abstrait et les recherches de Calder sur la sculpture mobile, bien que ses pièces restent statiques. C’est le regard qui circule, qui active les différentes lectures possibles.


Alexandre Berlioz & Enzo Graftieaux
Alexandre Berlioz & Enzo Graftieaux

Alexandre Berlioz & Enzo Graftieaux : Sentinelles à l’Entrée

Dès l’entrée du parc, une sculpture en métal et fibre signale le passage vers le territoire artistique. Co-créée par Alexandre Berlioz et Enzo Graftieaux, cette pièce fonctionne comme un portail symbolique.

Berlioz, formé aux Beaux-Arts de Lyon, développe une sculpture narrative où chaque élément porte une charge symbolique. Ses compositions assemblent des fragments hétérogènes – métaux de récupération, câbles, grillages – dans des configurations qui évoquent des architectures impossibles ou des machines désaffectées.

Graftieaux, plus jeune, apporte une sensibilité textile et organique. Les fibres qu’il tresse, tend ou suspend introduisent de la souplesse, du mouvement potentiel dans la rigidité métallique. Cette collaboration intergénérationnelle produit des œuvres hybrides, à la croisée de l’assemblage industriel et de l’artisanat.


Jérôme Leyre

Jérôme Leyre : Géométries Végétales

Jérôme Leyre travaille le bois local dans des compositions géométriques rigoureuses. Ses sculptures – poutres assemblées en équilibres précaires, structures octogonales ou spirales – questionnent la relation entre ordre mathématique et irrégularité naturelle du matériau. Les nœuds, les veinures, les fissures du bois viennent perturber la pureté formelle du projet initial, créant une tension féconde.

Au Parc de Chandonzet, ses interventions s’intègrent dans le paysage arboré comme des échos géométrisés de la forêt environnante. On pense aux recherches de Giuseppe Penone sur l’empreinte humaine dans la nature, bien que Leyre privilégie l’abstraction.

Isabelle Jacquet : Pierres Habitées

Sculptrice sur pierre, Isabelle Jacquet explore les qualités tactiles et visuelles des calcaires et grès locaux. Ses œuvres – formes ovoïdes, stèles évidées, volumes concaves – créent des espaces de résonance, des creux qui captent la lumière ou l’eau de pluie. Cette dimension réceptive transforme chaque sculpture en micro-paysage, en habitat potentiel pour la mousse, les insectes, les oiseaux.

Son approche, empreinte d’une spiritualité discrète, évoque les pierres levées néolithiques tout en restant résolument contemporaine. La taille directe – sans modèle préalable – permet un dialogue intime avec la matière, dont les strates et les fossiles orientent parfois le geste.

Benoît Souverbie : Inox et Reflets

Le travail de Benoît Souverbie sur l’inox poli crée des effets de miroir qui dissolvent les limites entre œuvre et environnement. Ses sculptures – formes courbes, ellipsoïdales – captent et déforment le paysage : arbres, ciel, nuages, visiteurs s’y reflètent dans une anamorphose continue.

Cette stratégie du reflet inscrit Souverbie dans la lignée d’Anish Kapoor ou de Cloud Gate à Chicago, mais à échelle plus modeste et dans un contexte rural qui en modifie radicalement la réception. L’inox, matériau industriel et froid, se réchauffe paradoxalement au contact de la nature, devenant presque organique.

Hubert Landri : Bronze et Mémoire

Hubert Landri perpétue la tradition du bronze, technique millénaire qu’il réactualise par des formes contemporaines. Ses fontes – corps fragmentaires, visages stylisés – dialoguent avec l’histoire de la sculpture occidentale tout en intégrant des références à l’art premier et aux rituels archaïques.

Au Parc de Chandonzet, le bronze de Landri acquiert une patine verte caractéristique au fil des saisons, unissant la sculpture au végétal par la couleur. Cette oxydation naturelle participe de l’œuvre, dans une acceptation du temps qui contraste avec la perfection figée de l’inox.

Les Hologrammes : Dématérialisation et Lumière

Le parcours intègre également des installations holographiques – medium rare en sculpture monumentale extérieure. Ces projections lumineuses, activées à la tombée du jour, créent des apparitions spectrales : formes flottantes, textes en suspension, silhouettes translucides. Cette dimension immatérielle questionne le statut même de la sculpture : que reste-t-il de la masse, du volume, du poids, lorsque l’œuvre n’est plus que lumière projetée ?

Ces interventions – artistes non identifiés dans les sources – témoignent de l’ouverture du Parc de Chandonzet aux pratiques émergentes, loin d’une vision conservatrice de la sculpture.


Dispositif Curatorial et Médiation

L’Association CARTeL, fondée en 2016 et pilotée par une quarantaine de bénévoles, assure le commissariat, la production et la médiation. Cette structure associative, reconnue d’intérêt général, fonctionne avec un budget modeste alimenté par les adhésions (10€), des subventions publiques et les recettes d’événements.

Le choix curatorial privilégie :

  • La diversité des matériaux : bois, pierre, acier, bronze, résine, hologrammes
  • La pluralité des approches : figuratif/abstrait, organique/géométrique, artisanat/industrie
  • L’accessibilité : gratuité totale, explications pédagogiques in situ
  • La performance : création live permettant au public d’entrer dans le processus

Cette programmation évite l’écueil du « tout spectaculaire » pour maintenir une cohérence artistique, un fil narratif qui guide le visiteur sans l’infantiliser. Les cartels – minimalistes – donnent les informations essentielles sans sur-interprétation.

Le don récent de 260 œuvres d’un artiste lyonnais (identité non précisée) annonce un développement futur, peut-être un espace muséal complémentaire dans le village.

FestiValD’Or 2025 : Un Temps Fort

L’édition 2025 du FestiValD’Or (1er juillet – 12 octobre) orchestre :

  • Expositions temporaires : « Ombre et Lumière » (2024, prolongée) explore les contrastes chromatiques
  • Performances sculpturales : 15-27 septembre, création in situ
  • Concerts : scènes ouvertes, programmation éclectique
  • Inaugurations : 27 septembre – 4 octobre, vernissages au parc, mairie, église

Cette dissémination spatiale – du parc au centre-ville – transforme Épinouze en village-exposition, stratégie qui rappelle les biennales d’art contemporain mais à échelle micro-locale.

Informations Pratiques pour Collectionneurs et Professionnels

Accès : Épinouze (26210), 2 km du centre. Parking gratuit. Ouvert 24h/24, accès libre.

Contacts professionnels :

  • Association CARTeL : parcchandonzet.fr
  • Mairie d’Épinouze : epinouze.fr/cartel/
  • Facebook : Groupe Chandonzet Arts et Loisirs

Acquisitions : Le parc ne propose pas de vente directe, mais met en relation avec les ateliers des artistes. Certaines œuvres sont prototypées pour des éditions ultérieures.

Résidences : CARTeL envisage des résidences d’artistes (informations à venir).

Visites commissaires/galeristes : Prendre rendez-vous via le site pour visites accompagnées.


Glossaire Technique

Acier Corten : Alliage d’acier contenant du cuivre, chrome et nickel, développant une patine d’oxyde protectrice rouge-brun. Utilisé en sculpture extérieure pour sa résistance et son esthétique évolutive.

Assemblage : Technique consistant à réunir des éléments hétérogènes (matériaux, objets trouvés) pour créer une œuvre tridimensionnelle. Popularisée par les cubistes et Picasso.

Bois flotté : Bois ayant séjourné longtemps dans l’eau (rivières, mers), acquérant une texture lisse et des formes organiques sculptées par l’érosion. Matériau prisé pour son histoire matérielle.

Bronze : Alliage de cuivre et d’étain, traditionnellement coulé à la cire perdue. Technique ancestrale permettant reproductions et détails fins. Patine naturelle verte (vert-de-gris) ou brune selon oxydation.

Commissariat : Conception, organisation et mise en œuvre d’une exposition ou d’un parcours artistique. Le commissaire sélectionne les œuvres, définit le propos, gère la scénographie.

Constructivisme : Mouvement artistique né en Russie (1915), privilégiant les formes géométriques, les structures industrielles, l’art comme construction rationnelle. Influence majeure sur la sculpture abstraite.

Fonte : Technique de sculpture par coulage de métal liquide (bronze, aluminium) dans un moule. Permet reproductions multiples et formes complexes.

Hologramme : Image tridimensionnelle créée par interférence de faisceaux lumineux (laser). En sculpture, projections lumineuses créant des formes immatérielles flottantes.

In situ : Œuvre conçue spécifiquement pour un lieu donné, intégrant ses caractéristiques spatiales, historiques, environnementales. Ne peut être déplacée sans perdre son sens.

Installation : Œuvre occupant un espace tridimensionnel, souvent éphémère, que le spectateur peut parcourir. Dialogue avec l’architecture et le contexte.

Inox (acier inoxydable) : Alliage de fer, chrome et nickel, résistant à l’oxydation. Poli miroir ou brossé, utilisé pour ses qualités réfléchissantes et sa durabilité.

Matériaux composites : Association de plusieurs matériaux (résine + fibre de verre, béton + polymères) créant un matériau aux propriétés supérieures. Permet formes complexes et résistance accrue.

Minimalisme : Courant artistique (années 1960, USA) privilégiant formes simples, géométriques, épurées. Matériaux industriels, absence de narration, présence physique brute de l’œuvre.

Monumental : Sculpture de grande dimension, souvent installée dans l’espace public. Échelle modifiant le rapport du corps du spectateur à l’œuvre.

Patine : Coloration superficielle d’un métal (bronze, cuivre) par oxydation naturelle ou chimique. Peut être verte, brune, noire selon composition et traitement.

Performance : Action artistique éphémère, souvent devant public. En sculpture, création d’une œuvre en temps réel, processus devenant partie intégrante de l’œuvre.

Résine : Matériau synthétique (polyester, époxy) coulable, permettant transparences, inclusions, couleurs. Utilisé pur ou en composite. Durcit par réaction chimique.

Sculpture environnementale : Œuvre intégrant et dialoguant avec son environnement naturel ou urbain. Questionne les limites entre art et nature, œuvre et contexte.

Taille directe : Technique de sculpture consistant à travailler la matière (pierre, bois) sans modèle préalable, dans un dialogue improvisé avec le bloc. S’oppose au modelage puis reproduction.

Land Art : Mouvement artistique (années 1960-70) créant des œuvres monumentales dans et avec la nature. Éphémères ou pérennes, modifiant le paysage. Influence les sculptures in situ contemporaines.


Le Parc de Chandonzet à Épinouze s’affirme comme un cas d’étude singulier : comment un territoire rural, par la volonté associative et le soutien municipal, peut devenir un laboratoire de sculpture contemporaine accessible, vivant, évolutif. Loin des centres urbains et des circuits institutionnels, il prouve que l’art monumental trouve sa pertinence dans le dialogue avec un public non spécialisé, dans la durée, dans l’ancrage territorial.

Pour les professionnels de l’art contemporain, galeristes, collectionneurs : ce parcours mérite le détour, non comme curiosité régionale, mais comme modèle alternatif de diffusion de la sculpture monumentale.


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